Bretons et Anglais dans l'Histoire, par Jean Guiffant, le 27 février 2012

Bretons et Anglais dans l’Histoire, par Jean Guiffant, le 27 février 2012

Jean Guiffant a fait de l’histoire des pays celtiques un grand sujet de ses études. Le 23 février, il a expliqué au Juvénat le ressentiment des Bretons face aux Anglais, depuis les premiers siècles de notre ère.

Les Bretons chassés de Grande Bretagne, aux IVème  et Vème siècles, par les Angles et les Saxons, ont gardé longtemps la haine du « Saxon maudit ». Dans un mystère du XVème siècle, « La destruction de Jérusalem » l’auteur affirme : « Les Anglais, gaillardement, par trahison, conquirent le pays des Bretons. Ceux-ci ne doivent jamais les aimer de grand cœur ».

 

Le combat de « La Cordelière »

 

La guerre de cent ans, doublée de celle de la succession de Bretagne , entre les Montfort et les Valois, laissera le souvenir de plusieurs épisodes sanglants en Bretagne, tel ce combat des Trente en 1351, mythifié comme celui de 30 Bretons face à 30 Anglais, alors qu’il y avait des Bretons dans les deux camps. En 1512 le combat du vaisseau «  la Cordelière » sera à nouveau mythifié par Théodore Botrel « Si les anglais te mordent, mords-les ! » Des gwerz chanteront les enlèvements de jeunes filles par ces maudits Anglais. Pourtant les échanges commerciaux se développent jusqu’à la fin du 17ème siècle, en particulier les exportations de toiles depuis la Bretagne.

La reprise des guerres entre la France et l’Angleterre, de 1689 à 1815 vaudront à cette période l’appellation de « 2ème guerre de cent ans. Les côtes bretonnes sont attaquées. En 1694 une tentative de débarquement échoue à Camaret. En 1758 un nouveau débarquement anglais échoue à  Cancale et Saint-Cast. Une colonne, surmontée d’un lévrier terrassant un léopard, symbolise cet échec. « La perfide Albion » nait sous la Révolution, marquée par la défaite des Anglais et des émigrés  à Quiberon mais aussi l’échec de l’expédition d’Irlande menée par Hoche. Après la défaite de Trafalgar en 1805, la guerre de course menée par Surcouf et « le 31 du mois d’août » chanté partout en Bretagne, illustreront le refus breton de la défaite, malgré les pontons anglais.

 

Les soldats anglais en libérateurs

 

La chute de l’Empire marque la reprise des relations amicales et commerciales entre la France et l’Angleterre. La Bretagne en profite avec le trafic Southampton-Saint-Malo qui crée Dinard. Malgré l’incident diplomatique de Fachoda en 1898, dans un contexte de rivalité coloniale, l’entente cordiale débouchera sur l’alliance dans la guerre 14-18. Les débuts de la guerre 1939-1945 seront marqués par la mort de 1300 marins bretons, victimes des canonnades anglaises à Mers-el-Kébir. En 1944 cependant les soldats anglais seront accueillis en libérateurs par des Bretons qui condamnent l’Etat pétainiste et le nazisme.

Aujourd’hui les relations se sont intensifiées, soit par mer, à partir de Roscoff,, soit par l’implantation de familles anglaises en Bretagne. On chante cependant toujours « le 31 du mois d’août ».



04/03/2012
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