Un voyage dans le monde des cellules souches, le 18 novembre 2013

Un voyage dans le monde des cellules souches, le 18 novembre 2013

De l’œuf fécondé à l’adulte, les cellules souches, à tous les âges, renouvellent les cellules d’un individu. Marie-Caroline Le Bousse-Kerdilès, directeur de recherche à l’INSERM a mis en évidence leur rôle thérapeutique.

A partir des travaux de la fin du 19ème siècle sur les cellules, les recherches se sont accélérées en particulier dans les 20 dernières années, distinguant plusieurs catégories.

Les cellules souches embryonnaires sont d’abord totipotentes dans les tous premiers jours qui suivent la fécondation de l’œuf. Elles deviennent ensuite pluripotentes, capables de remplacer toutes les cellules du corps. Leur étude a buté sur de nombreuses barrières en France. Il  a fallu attendre la loi bioéthique du 6 août 2013 pour que les chercheurs obtiennent des autorisations sur demandes motivées. Par contre il est toujours interdit de créer des embryons spécifiquement pour la recherche par transfert de noyaux ou de modifier le génome d’embryons donnés à la recherche, ou de les implanter dans un utérus.

 

Des cellules spécialisées et différenciées

 

Chez les adultes, les cellules souches remplacent les cellules qui dégénèrent, par exemple, dans le sang,  les plaquettes ne durent que 5 jours. Elles peuvent aussi réparer des lésions. Les cellules mésenchymateuses associées à des greffes de peau facilitent la régénérescence de l’épiderme en stimulant les cellules de la peau. Cependant ces cellules sont maintenant spécialisées et différenciées. De plus elles dorment, subissent le vieillissement et sont plus rares. Elles existent dans la moelle osseuse, le sang périphérique, le tissu adipeux, le cerveau, l’épiderme, les intestins, les muscles, le foie. Elles sont protégées dans des niches. Cette protection peut se révéler néfaste si les cellules deviennent cancéreuses car elles échappent à la chimiothérapie.

 

La médecine régénérative

 

Actuellement la recherche tente de comprendre les cellules médicaments, les mécanismes de prolifération lors de transfusions ou de greffes. Des tests sont faits sur la réparation par la médecine régénérative de tissus lésés. Les premiers essais cliniques chez l’homme ont été faits aux USA. Ils concernent les traumatismes de la moelle épinière et les greffes de cellules de la rétine en proie à la dystrophie maculaire. Les chercheurs bénéficient du nombre illimité de cellules pluripotentes mais doivent veiller sur les risques de leur transformation en cellules malignes. Les limites viennent aussi du faible nombre de donneurs et des problèmes de compatibilité.

 

Les cellules souches induites

 

Face aux problèmes de la spécialisation et du vieillissement, le professeur japonais Yamanaka, prix Nobel, a créé des cellules souches induites pluripotentes. A partir de cellules de peau ou de sang, cultivées avec l’introduction de gènes, il est possible de déprogrammer ces cellules et de leur donner l’aspect indifférencié des cellules souches embryonnaires avec leur pluri potence. Ces cellules peuvent être réinjectées sans rejet. Le taux de réussite est de 1% en laboratoire ce qui est excellent. C’est un espoir pour la thérapie cellulaire et une médecine régénérative capable de rajeunir des cellules sénescentes.

En attendant les applications à l’homme des cellules induites,  les travaux de l’équipe de Marie-Caroline Le Bousse-Kerdilès sur les cellules souches, pour améliorer la lutte contre les cancers et les leucémies, exigent des fonds importants  par subventions et plus encore par dons.

 



05/12/2013
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