UTL. Joan Miro à Landerneau : Un feu d'artifice

Joan Miro à Landerneau : Un feu d’artifice

« Joan Miro l’arlequin artificier », l’exposition de la Fondation Hélène et Edouard Leclerc dans l’espace des Capucins a été vue par 70 membres de l’UTL en deux groupes les 15 et 24 octobre. Ce fut un feu d’artifice de couleurs, de formes et de techniques dues à l’un des plus grands artistes du 20ème siècle.

Joan Miro, peintre catalan est né à Barcelone en 1893, près de Montroig le village de son enfance. « Montroig c’est le choc préliminaire, primitif où je reviens toujours » dira-t-il plus tard. Il demeurera toute sa vie le peintre de la terre, du ciel, des serpents, des oiseaux, des étoiles et des femmes. Jeune peintre paysagiste et romantique à Barcelone, il découvre Van Gogh, Gauguin, Cézanne, les fauves puis les cubistes. Il se rend à Paris en 1920, y rencontre Picasso puis revient en 1921 pour travailler entouré d’artistes, futurs surréalistes. Dans les années 30 il épure de plus en plus sa peinture et expérimente les combinaisons d’objets et de techniques. La guerre d’Espagne déclenche ses « peintures sauvages » en soutien aux républicains. En 1940 il se réfugie à Majorque puis gagne Barcelone. En 1945 le succès des « Constellations » annonce les débuts de sa renommée mondiale, avec les commandes des Etats-Unis et de l’UNESCO. En 1975 il fait sa première exposition officielle à Barcelone. Il voyage beaucoup et devient « le catalan universel ».

« Je commence mes tableaux sous l’effet d’un choc »

L’exposition de Landerneau, en collaboration avec la fondation Maeght, présente 470 œuvres, à partir des années 30. Elle ouvre largement l’éventail des créations, passant des peintures à l’huile aux gouaches, aux lithographies, aux aquarelles sur des toiles, des papiers, des peaux ou du verre. Il agence ses teintes pures en gigantesques tapisseries. Privilégiant la spontanéité, influencé par le courant surréaliste mais aussi par de jeunes peintres américains tel Jackson Pollock, Joan Miro parsème ses œuvres d’étoiles, d’oiseaux, d’yeux regardant les spectateurs, de points, de courbes donnant le rythme au tableau, parfois d’échelles d’évasion vers le ciel. Les femmes jouent souvent un rôle majeur dans les peintures et quelques éléments mis en valeur suffisent à les caractériser. Parfois le peintre tend vers le monochrome bleu, parfois il inclut des poèmes et fait de sa signature un élément du décor. Il écrit : « Je commence mes tableaux sous l’effet d’un choc que je ressens et qui me fait échapper à la réalité ».

Des objets hors du réel

La même créativité se révèle dans des sculptures de toutes tailles, jusqu’à celles gigantesques de la cour. L’érotisme de Miro se révèle dans plusieurs d’entre elles. Des formes oniriques interpellent le spectateur qui reste en arrêt devant des objets hors du réel ou ancrés dans le quotidien : chaise, fourche, carapace de tortue mis en scène. L’artiste utilise le bronze, le fer, le ciment, le marbre, la résine ou la céramique pour ses créations. Il fait appel à l’aide de spécialistes tel le céramiste catalan Artigas.

Miro veut toucher un maximum de gens : « L’art peut mourir, ce qui compte c’est qu’il ait répandu des germes sur la terre. « Dans un tableau, on doit pouvoir découvrir de nouvelles choses chaque fois qu’on le voit ». Joan Miro meurt en 1983, peignant jusqu’à ses derniers moments.



31/10/2013
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