UTL. Les trésors de la mer d’Iroise par Christian Hily, 01 02 2016

UTL. Les trésors de la mer d’Iroise par Christian Hily 01 02 16

Selon Christian Hily, écologue marin, chercheur au CNRS, les trésors du Parc Naturel Marin d’Iroise ne sont pas les cargaisons des galions mais la multitude de plantes et d’animaux. Gâtés par leur variété nous ne sommes même pas conscients de leur rareté sur les autres côtes françaises. Christian était venu présenter lundi après-midi 1er février au Juvenat devant plus de 150 adhérents de l’UTL le 1er Parc Marin français né en 2007 et chargé de faire vivre le patrimoine en harmonie avec les activités humaines.

 

Un espace très diversifié

 

Dans cet espace très diversifié de plus de 3 500 km2, les gorges et les aiguilles rocheuses du secteur d’Ouessant et celles de Sein au sud voisinent avec les plaines sableuses de la baie de Douarnenez. Les eaux marines s’agitent en courants violents comme celui du Fromveur ou du Raz de Sein. Elles se renouvellent sans cesse avec des remontées d’eaux froides exceptionnelles et une biodiversité remarquable. La mosaïque des milieux est colonisée par une multitude d’espèces. Sur les estrans rocheux découvrant  se multiplient les invertébrés et plus de 300 algues différentes. Ces foules d’ormeaux, de crevettes, d’étrilles, d’étoiles de mer, d’anémones s’installent sur les champs de blocs. Au-dessous, aux flancs des pentes les forêts de laminaires abritent des oursins, des bars, des éponges et même des phoques. Les herbiers sous-marins de zostères sont des refuges pour beaucoup d’espèces juvéniles. Les araignées y vivent leurs premiers mois. De même les bancs de maerl de Camaret font vivre un nombre record de crustacés et de poissons juvéniles.

 

380 espèces d’oiseaux migrateurs

 

Bretagne vivante coordonne l’observation et la protection des oiseaux marins. De l’océanite  tempête, niché à Bannec, au sterne devenu l’oiseau emblématique de la Bretagne en passant par les goélands argentés, bruns, marins, les cormorans huppés, la macreuse noire, le bécasseau violet, la liste est exceptionnelle. A Ouessant 380 espèces d’oiseaux migrateurs ont été observés. Chez les mammifères marins, à côté du grand dauphin qui fait le beau devant les touristes, les premiers blanchons de phoques gris ont été observés dès 1973. La mer d’Iroise est une zone de mue. Même les marsouins suivant les bancs de sardines sont en progrès.

Le Parc marin est aussi une grande plaque tournante pour les requins pèlerins, les céphalopodes, les congres, les anguilles. Dans cet écosystème très riche vivent 126 espèces. Les 18 espèces de poissons plats donnent le 2ème rang mondial à la zone et la baie de Douarnenez qui est une frayère et une nurserie.

 

Préserver les espèces et réguler le tourisme

 

La richesse exceptionnelle de ce patrimoine maritime a fait naître l’idée d’un Parc marin en associant l’homme, présent par ses activités professionnelles et de loisir. Actuellement 700 marins et 300 navires de petite taille pêchent. La récolte des algues fait vivre 44 goémoniers qui assurent le ramassage de 45% des laminaires digitales récoltées en France. Les touristes, dont les plaisanciers, ont envahi les côtes et les îles. Il s’agit donc d’assurer, résume le chercheur, la protection des espèces, une pêche durable et de réguler le tourisme de façon participative et positive, avec les élus, les pêcheurs, les chercheurs et les associations engagées dans le maintien de ce site remarquable par sa beauté et sa richesse. 



08/02/2016
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