Chancels et jubés une richesse pour la Bretagne 16 mars 2010
Chancels et jubés, une richesse de la Bretagne le 16 mars 2010
Par leur nombre, leur force symbolique et leur qualité artistique, les jubés et chancels de Bretagne sont une richesse à préserver. Gusti Hervé membre de la SPREV par ses nombreuses photographies et ses commentaires éclairés a su magnifier ce patrimoine religieux, témoin de l'écoute et de la lecture de la parole.
Dans l'église il y avait trois sites importants : l'autel où se célèbre le sacrifice, l'ambon où se pratique la parole, le siège de la présidence devant la communauté. Le baptistère était conçu à part, parfois au dehors dans les débuts de l'église. La place des l'ambon a varié dans les basiliques du haut Moyen-Age. Dans l'église Saint-Pierre à Rome il a été d'abord au milieu de la nef.
A partir du 13ème siècle, entre le chœur et la nef, le chancel devient une clôture surmontée d'une tribune pour la parole avec dans la partie supérieure la poutre de gloire. L'histoire des jubés est inséparable des lieux de parole dans l'église. Il s'agit de se faire voir et de se faire entendre. Le concile de Trente de 1545 à 1563 abolira la séparation entre le peuple et l'autel et encouragera la construction des chaires à prêcher.
La Bretagne sera une terre de jubés du 15ème au 17ème siècle. Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre véritable dentelle de bois polychrome fut sculpté entre 1480 et 1492 par Olivier de Loergan. La tribune en onze panneaux est soutenue par cinq arcades aux clés pendantes.
Dans la chapelle de Kerfons en Ploubezre le jubé de gothique flamboyant , avec ses cinq arcatures et ses colonnes torsadées, a été sculpté par un atelier morlaisien vers 1485. A Saint-Herbot, le chancel du 16ème siècle ferme le chœur. La frise extérieure est constituée de panneaux séparés par des cariatides représentant les apôtres. La frise intérieure représente les prêtresses d'Apollon. La Basse-Bretagne a peu connu les saccages des guerres et des révolutions et peut présenter en core près de 110 jubés.