Démographie et solidarité entre les générations par Laurent Laot 18 10 10
Démographie et solidarité entre générations par Laurent Laot 18 10 10
Dans le cadre de l’animation de la semaine bleue, Laurent Laot, diplômé de sciences politiques et chargé de cours à l’UBO a présenté au cinéma « Agora » de Châteaulin l’évolution démographique de la France et le défi des solidarités entre générations.
Comme la grande majorité des Etats du monde aujourd’hui, la France a subi la transition démographique entre la fin du 18ème siècle et le 21ème siècle, passant d’une société traditionnelle à forte mortalité, environ 27 décès pour 1000 habitants, et à forte natalité, supérieure à 30°/°°, avec environ 5 enfants par femme en âge de procréer en 1789, à une société moderne : Natalité 13,1°/°° et Mortalité 8,7 °/°° et une fécondité de 1,9 enfants par femme en âge de procréer en 2010.
Le décalage entre une baisse rapide de la mortalité, liée aux progrès du niveau de vie et de l’hygiène, malgré les accidents des guerres, et une baisse plus lente de la natalité, explique l’augmentation de la population. Il y avait environ 28 millions de Français en 1789 sur 1 milliard de terriens et 64 millions en 2010 pour 6 milliards d’habitants sur la terre. La France est actuellement la championne d’Europe de la fécondité, à égalité avec l’Irlande, même si le nombre d’enfants par femme est légèrement inférieur au taux de renouvellement de la population.
L’espérance de vie a plus que triplé
L’espérance de vie a plus que triplé depuis la Révolution, passant de 25 ans en 1789 à 81,5 ans pour les gens qui naissent en 2010, une des plus fortes du monde. Dans le monde elle augmente aussi, environ de 3 mois/an, mais la moyenne se situe aux alentours de 69 ans. Les inégalités demeurent fortes entre les pays mais aussi à l’intérieur d’une population. En France une fille naissant en 2010 peut espérer vivre jusqu’à 84,5 ans et un garçon jusqu’à 77,8 ans, l’écart tend à se réduire avec les changements de comportements dans les deux sexes. Les cadres supérieurs l’emportent de 7 ans sur les ouvriers. L’espérance de vie en Bretagne et plus encore dans le Finistère est inférieure à la moyenne.
La population vieillit, les moins de 20 ans qui représentaient la moitié des Français en 1789 ne sont plus que 25%. Pendant ce temps, les plus de 60 ans sont passés de 1/12 à 1/5. Le nombre de générations en vie dans une famille est monté de trois à cinq parfois.
L’endettement public en forte hausse
Toutes ces transformations posent le défi des solidarités, de leurs moyens et des formes, « libres » ou « légales ». Trois enjeux existent. Les retraites par répartition sont perçues sur les actifs. En 1965 il y avait 3,5 actifs par retraité, en 2050 il y en aura 1,4 actif par retraité. Il faut une réforme mais la question principale reste le travail : Plait-il ? Est-il bien rémunéré ? Procure-t-il du plaisir ?
Le 2ème enjeu est celui de la dépendance. Actuellement l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) pèse sur les Conseils Généraux et fonctionne sur 4 niveaux pris en compte, sans régler le problème des logements et des soins. Une piste de réforme repose sur une assurance privée obligatoire à partir de 50 ans, la concentration des 3 niveaux de la grille AGGIR les plus contraignants sur la sécurité sociale et la prise en charge du 4ème niveau par les familles.
Le 3ème enjeu est l’endettement public en forte hausse qui pèsera sur les plus jeunes. Quelle charge laisserons-nous à nos enfants et petits-enfants ? Ne peut-on accroître l’effort financier des plus âgés en faveur des plus jeunes dans les domaines de la recherche et de l’éducation ?
Les capacités créatrices de l’homme
D’autres défis demandent des solutions : Que faire dans une vie qui s’allonge ? En 1789 le sommeil et le manger absorbaient 48% du temps, le travail 30% et les loisirs 6%. Aujourd’hui le travail c’est 8% et le temps libre c’est 22%. Les choix de vie offrent des possibles variés concernant le métier, la vie en couple, la politique de la ville, la nourriture et l’exploitation de la nature dans un contexte d’augmentation de la population. L’importance des pays du sud ne cesse d’augmenter au détriment du nord. Laurent Laot croit aux capacités créatrices de l’homme pour valoriser un développement durable.