"Exapérant Dali" Michèle Le Brun 31 mai 2010

UTL : « Exaspérant Dali » par Michèle Le Brun le 31 mai

Salvador Dali, hurluberlu, perturbateur, fut avant tout un excellent peintre, en plein cœur de son siècle.

Né à Figuéras en Espagne en 1904, Dali a toujours craint son père notaire qu’il peint à 15 ans à la façon impressionniste. Il tenta de retrouver sa mère, morte jeune, dans Gala, femme de Paul Eluard, de 7 ans son aînée devenue sa compagne en 1929.

Dali provocateur mais angoissé, tente de se libérer des conflits ave le père dans le mythe de Guillaume Tell. Il fera de l’Angélus de Millet la peinture moderne par excellence et la source de plusieurs tableaux sur la mort et le couple. Dans « la persistance de la mémoire » il réfléchit sur le temps : le temps suspendu, le temps des souvenirs, le temps actuel et le temps futur, représentés par ces montres molles qui ont-elles-même traversé le temps de la renommée.

 

Le rêve et l’irrationnel

 

Dali portraitiste de talent a peint Luis Bunuel, Frédérico Garcia-Lorca et aussi Picasso dans un anti-portrait de 1947 où la tête est réduite à l’état de cervelle pour se venger du dédain de Pablo.

Dali surréaliste privilégia le rêve et l’irrationnel dans ces grands tableaux figuratifs où les objets se transforment et les humains se déforment. Electron libre, il rejoint par la méthode de « la paranoïa critique » la quête du subconscient et le rejet de la tradition et du conformisme des tenants du mouvement.

Dali fut aussi « Avida dollar » surnom qu’il mérita par son goût de l’argent et son sens du commerce d’œuvres adaptées aux goûts de la société de consommation : chapeaux, chaussures, sofas, bijoux…

Dali fut aussi un peintre sérieux fortement impressionné par les problèmes de société : l’esclavage, la religion, la guerre d’Espagne, la tragédie de 1939-45, l’atome et la bombe atomique, le temps qui passe et la mort inéluctable. Il fera de la gare de Perpignan le centre cosmique du monde dans un tableau de 1965 où se retrouvent le Christ en croix, le peintre, les personnages de « L’Angélus » et Gala en spectatrice, la mer et l’arrière d’un wagon. Dali meurt en 1989.



24/06/2010
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