J'irai revoir ma Normandie, 12 au 14 juin 2012
J’irai revoir ma Normandie
Du 12 au 14 juin, 32 Bretons audacieux ont pénétré en Normandie, conduits par Rolland à la découverte des paysages peints par les impressionnistes.
Première sensation à Giverny, perdus dans un océan de fleurs, à moitié submergés dans le flot des touristes, ils ont retrouvé l’esprit de Claude Monet dans l’ombre et la fraîcheur du jardin d’eau. De ci de là les fleurs étoilées des nénuphars, sur les larges feuilles vernissées mettaient une touche de gaieté. La maison du maitre offrait, sous l’œil tatillon des gardiens, des copies de tableaux, des estampes japonaises et un mobilier du 19ème siècle. Dans cette propriété acquise en 1890, Claude Monet a créé avec Alice Hoschedé, sa compagne, un petit paradis, mis en peinture.
Aux Andelys, dominant la Seine de ses murailles calcaires, le château Gaillard nous défie, par delà les siècles. « Qu’elle est belle ma fille de un an et voilà un château bien gaillard !» aurait dit Richard Cœur de Lion son créateur. Il fallut 18 mois de siège à Philippe Auguste et son armée pour l’investir en 1203.
Du haut de la côte Sainte-Catherine
Claude Monet accueillait à nouveau le groupe à Rouen, du haut de la côte Sainte-Catherine. Une copie de la vue générale par l’artiste ouvrait le regard sur la métropole qui abrite aujourd’hui 495 000 habitants. Partagée par la Seine, l’agglomération étale sur la rive droite ses quartiers historiques, ponctués de clochers. Sur la rive gauche les quartiers industriels et portuaires s’ordonnent autour des cheminées d’usines. Sur les pentes lointaines progressent les nouveaux quartiers résidentiels.
Des rues étroites, bordées de maisons à pans de bois, mènent à l’imposante cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, immortalisée elle aussi par Claude Monet. Chef-d’œuvre de l’art gothique, sa façade aux larges portails sculptés s’ouvre sur une longue nef et un chœur élégant éclairé de vitraux du 13ème et 14ème siècle. A la croisée du transept une flèche de fonte du 19ème siècle accroit l’originalité du monument où vitraux et sculptures se disputent les faveurs des visiteurs. La rue du Gros Horloge doté d’une aiguille unique conduit jusqu’à l’église Saint Vincent, bâtie à l’époque moderne sur les ruines de l’église Saint-Sauveur, avec les plus beaux vitraux de Normandie. A deux pas les archéologues situent le bucher de Jeanne d’Arc. Certains membres du groupe disaient sentir encore l’odeur des cendres ! L’abbatiale de Saint Ouen, une des plus anciennes de France, tient aussi une place très honorable dans ce concours de vitraux.
Ces drôles d’impressionnistes »
Le musée de Rouen permet aux bretons de retrouver Claude et ces « drôles d’impressionnistes » selon le journaliste Leroy. La Seine, les fleurs, mais aussi la rue Saint-Denis et bien sûr la cathédrale ont inspiré le maître. Ses compagnons, Alfred Sisley, Pierre Auguste Renoir et Camille Pissaro ont aussi laissé leurs impressions sur la toile. Les peintres de l’école de Rouen, Lemaître, Delattre, Fréchon et Pinchon élargissent le courant impressionniste en Normandie, au tournant du 20ème siècle.
Comme à Nantes, le port tente sa reconversion, transformant les anciens hangars en restaurants chics ou halles de sport. Le trafic des produits agro-alimentaires demeure important et les péniches vont et viennent sur la Seine, croisant les vedettes de touristes.
Sur la route d’Honfleur, l’abbaye de Saint-Georges de Boscherville vaut le détour, par la salle du chapitre de la collégiale bâtie au 11ème siècle avec ses chapiteaux pittoresques, par l’église abbatiale bénédictine voulue par Guillaume de Tancarville au 12ème siècle. Construite sur plan en moins de 50ans, pratiquement intacte elle frappe le visiteur par ses proportions grandioses. C’est une des plus belles réalisations de l’art roman normand. Avec ses motifs géométriques en façade, sa longue nef élevée sur 3 étages et sa tour lanterne carrée percée de fenêtres elle laisse entrer la lumière à flots.
Après les années de déclin dues à la guerre de cent ans puis aux guerres de religion, à la fin du 17ème siècle, les Mauristes construisirent un nouveau logis conventuel et de magnifiques jardins à la française.
Honfleur, 2ème site de Normandie
Honfleur, 2ème site visité de Normandie après le Mont St Michel, accueillait les Bretons pour la dernière étape. Port viking à l’origine, il fut, au Moyen-âge, enclos de remparts. Autour du vieux bassin à flots où les plaisanciers ont remplacé les bateaux de pêche, les maisons à pans de bois, parfois recouvertes d’ardoises se montent les unes sur les autres en bordure de la rue du Dauphin. Le bâtiment de la lieutenance en sentinelle près de la vanne qui ferme le bassin garde l’accès à la Seine. Un peu plus haut la pharmacie du père d’Alphonse Allais annonce les quartiers hauts avec le musée en l’honneur d’Eugène Boudin et l’église Sainte Catherine aux deux nefs jumelles et au porche à pans de bois, « le caquetoire », dûs au talent des charpentiers de marine comme son clocher séparé.
Après un dernier coup d’œil au port annonciateur de voyages c’était le retour en Finistère, mais comme disait une participante « J’irai revoir ma Normandie ! »