Jean-Jacques Urvoas: "Peut-on croire aux sondages électoraux?"21 11 11
UTL . Jean-Jacques Urvoas :« Peut-on croire aux sondages électoraux ? »
Sous sa double casquette de député et de professeur de droit, Jean-Jacques Urvoas était très à l’aise, lundi au Juvénat, pour aborder les sondages électoraux devant 170 membres de l’Utl ;
Dans cette volonté de prédire l’avenir, la France est aujourd’hui au premier rang, avec 111 sondages lors des élections présidentielles de 1981 et 293 en 2007. Les sondages commerciaux représentent 99% du chiffre d’affaire des instituts mais ce sont les enquêtes politiques qui sont médiatisées. Pour savoir si la soupe est chaude il suffit de prélever une cuillerée mais dans le cas des élections les sondeurs mesurent des intentions et non pas des choix réfléchis et assumés.
A 20h les résultats
En 1936 Horace Gallup prédit aux Etats-Unis la victoire de Franklin Roosevelt et lance le premier institut de sondage. En France en 1965 l’IFOP, premier institut français, annonce la mise en ballotage du général De Gaulle dans l’incrédulité générale. Il ouvre une période faste pour les sondeurs qui, à chaque élection présidentielle annoncent à 20h les résultats en s’appuyant sur des estimations issues des votes comptabilisés dans des bureaux choisis comme celui de Landrévarzec. Il ne s’agit pas ici de simples préférences. Par contre des affirmations plus hasardeuses comme la victoire future de Giscard d’Estaing en 1981, un second tour Chirac-Jospin en 2002 ou Ségolène Royal affirmée comme présidente en novembre 2006, seront autant de couacs.
Les déformations du miroir
Une réalité complexe explique les déformations du miroir. Les français sont de lus en plus réticents à répondre aux enquêteurs (30% de refus aujourd’hui). Les téléphones portables rendent difficiles les contacts. La pratique des questionnaires fourre-tout indispose. La subjectivité est de mise dans les redressements nécessaires des données fournies par le terrain et le « flair » du sondeur est parfois pris en défaut. En 2007 17% des votants ont choisi en pénétrant dans le bureau de vote.
Pour Jean-Jacques Urvoas les sondages ne font pas les élections. Ils colorent la campagne et la rythment en dégageant les tendances au grès des enquêtes, mais le sondé n’est pas un électeur