« La mer d’Aral, une mer qui revit »par Vincent Robinot le 06 février 2012
« La mer d’Aral, une mer qui revit »par Vincent Robinot le 06 février 2012
Vincent Robinot, reporter réalisateur arpente les steppes de l’Asie centrale depuis dix ans, entre la mer Caspienne et les montagnes de la frontière chinoise. La mer d’Aral, qui fut la 4ème mer intérieure au monde par son étendue, a connu depuis les années 60 un assèchement brutal qui remet en cause la vie des riverains.
Dans ce Turkestan de l’ex-URSS, les indépendances de 1991 ont créé 4 Républiques. Le Kazakhstan, avec ses 16 000 000 habitants, sur 2,5 millions de km2 est la plus grande. Connu pour sa station de lancement de fusées de Baïkonour, il possède la plus grande partie de la mer d’Aral qu’il partage au sud avec l’Ouzbékistan.
La mer d’Aral divisée
La mer d’Aral est passée en 50 ans de 67 000 km2 à 17 000 km2. Depuis 1989, elle est divisée en « Petite mer » au nord et « Grande mer » au sud. L’ancien port de pêche d’Aralsk se situe aujourd’hui à plus de 80km de la mer. La culture irriguée du coton le long des rives de l’Amou Daria qui arrose les plaines du Turkménistan et de l’Ouzbékistan explique la réduction des apports d’eau douce dans la mer. Aujourd’hui l’Amou Daria se perd dans les marais du sud et seul le Syr Daria, au nord, alimente encore la « Petite mer », mais avec de nombreuses pertes également. Les tempêtes de sable et de poussière se généralisent sur des centaines de km.
La culture du coton
En un montage vidéo, Vincent a su camper la vie de ces anciennes populations de pêcheurs, aujourd’hui réduits à contempler les bateaux échoués dans les champs ou à financer des voyages en bus des enfants qui veulent voir la mer. L’élevage, principalement de moutons, de chèvres et de chameaux, remplace souvent les barques de pêche. Cependant l’aide de pays comme le Danemark et de la Banque mondiale encourage les efforts pour relancer la pêche. Un barrage a été construit à l’embouchure du Syr Daria pour guider les eaux. Emporté par la tempête de 1999, il est en cours de reconstruction. Les carpes, les sandres et un carrelet, introduit depuis la mer d’Azov, se laissent prendre dans les filets. Les grandes ressources du Kazahstan sont cependant le pétrole de la mer Caspienne et l’uranium découvert dans les collines du centre du pays.
Pour Vincent Robinot la culture intensive du coton, principalement en Ouzbékistan (4ème exportateur) pose des problèmes d’eau mais aussi de produits chimiques. Défenseur du coton bio il a vanté devant les spectateurs les vêtements en coton-bio et les tissus en laine, en lin ou en chanvre.