La musique russe du groupe des cinq par Guillaume Kosmicki 23 03 12

La musique russe du groupe des cinq par Guillaume Kosmicki 23 03 12

 

Dans la belle salle François Mitterrand de Pont de Buis, devant une centaine de spectateurs, Guillaume Kosmicki le 23 mars a su faire voir et entendre ce groupe des cinq qui a marqué la musique russe dans la 2ème moitié du 19ème siècle.

Succédant au romantisme, cette musique nationale narrative et poétique annonce un monde nouveau où la bourgeoisie des salons succède aux grands mécènes nobles. Comme en Hongrie avec  Béla Bartok, en Tchécoslovaquie avec Antonin Dvorak, en Norvège avec  Grieg ou en Finlande avec Jean Sibélius, les musiciens russes mettent en scène les légendes et le folklore populaire. Ils privilégient la langue russe même si ils connaissent le français ou de l’italien. Dans « Naniouchka » Moussorgski fait vivre la crainte  du méchant homme qui emporte les enfants dans la forêt, à la fois par les instruments mais aussi par les sons de cette langue expressive.

L’inspirateur du groupe a été Mikhail Glinka décédé en 1857, ami de Pouchkine et Gogol, il privilégie l’histoire nationale dans ses œuvres.

 

Le fondateur fut  Mili Balakirev (1837-1910) en 1856. Il supervise, corrige, oriente mais compose peu. Il est connu pour trois poèmes symphoniques : Tamara (légende du Caucase), Islamey fantaisie pour piano jugée très difficile et Russia. Le groupe de ces musiciens autodidactes explose dès 1870.

César Cui (1835-1918) de père français, composera ses premières pièces dés 14 ans. S’inspirant des thèmes russes il fait cependant beaucoup d’emprunts à l’occident comme dans cette suite concertante pour violon et orchestre opus 25.

Alexandre Borodine (1833-1887) fils naturel du prince Guédianov, compositeur, chimiste puis médecin. Il s’affirme dès l’âge de 9 ans compositeur autodidacte. Marié à une pianiste talentueuse, elle lui fait découvrir Schumann, Chopin et Litz avec qui il sympathisera. Il compose trois symphonies, commence l’opéra « Le prince Igor » et crée en 1880 « Dans les steppes de l’Asie centrale » poème symphonique. Son opéra sera joué en 1890 à Saint-Pétersbourg,  après sa mort, avec les danses polovtsiennes.

 

Modeste Moussorgski (1839-1881) d’ascendance noble sera le plus génial et le plus radical. Sa « nuit sur le mont chauve » évoque la Saint-Jean. Son opéra « Boris Godounov » met en scène un tsar couronné après avoir tué le vrai tsar. Les « tableaux d’une exposition » sont inspirés par 10 tableaux de Victor Hartman. Il meurt à 42 ans en laissant deux opéras inachevés.

Nicolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) fut le plus jeune et le plus raffiné, véritable magicien de l’orchestre. En 1865 sa première symphonie remporte un grand succès. En 1888 « Shéhérazade » est un poème symphonique tourné vers l’Orient. Professeur au conservatoire, il sera suspendu en 1905 pour avoir pris le parti de ses étudiants dans les émeutes populaires.



27/03/2012
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