La romanisation en Bretagne (conf JY Eveillard 09 03 09)

CHATROM. UTL : La romanisation en Bretagne

Les romains furent peu nombreux mais influents en Bretagne selon Jean-Yves Eveillard professeur à l’UBO. Il était venu au Juvénat, lundi après-midi, expliquer à 160 membres de l’UTL la romanisation en Bretagne.

Comme le savent tous les écoliers, Jules César, conquérant de la Gaule, battit  Vercingétorix à Alésia en 52 avant Jésus-Christ mais dès 56 il s’était ouvert les portes de la Bretagne par sa victoire sur mer contre les Vénètes.

 

L’essor de villes comme Vorgium

 

Pour Jean-Yves Eveillard les Romains ont su s’attirer les bonnes grâces de la population en calquant les limites des cités sur celles de peuples. S’appuyant sur les élites locales ils ont assuré l’essor de villes comme Vorgium (Carhaix), développant le commerce par des routes solides, avec ponts de bois, gués ou passages tel celui de Dinéault. L’enthousiasme des chercheurs amateurs doit cependant être modéré : Il ne faut pas confondre borne miliaire et stèle gauloise. On a bien retrouvé un casque et un ceinturon dans un four à chaux de Pont-de-Buis mais les soldats romains quittèrent rapidement la Bretagne pour les frontières du Rhin et du Danube. Des « camps romains » tels le Muriou à Hanvec  sont le plus souvent de simples enclos pour se protéger des bêtes sauvages.

 

Les vertus économiques, religieuses et artistiques du modèle

 

Comme le montrent les découvertes récentes à Pen-ar-Roz en Châteaulin la romanisation s’est faite chez des gens qui avaient une civilisation ancienne de plusieurs siècles. Ce sont les vertus économiques, religieuses et artistiques du modèle qui expliquent son succès. On trouve encore à Carhaix les vestiges des rues en damier, du forum (grande place avec basilique et temple au cœur de la cité), des thermes et surtout d’un aqueduc de 27km qui apportait l’eau par des conduites souterraines maçonnées. En campagne les grands propriétaires construisaient des villas à l’italienne près des fermes gauloises.

 

« Brigitte » fut en réalité Minerve

 

Plus près de nous à Douarnenez et en bordure de la baie la richesse née des cuves à salaison explique la découverte de multiples statues d’Hercule, Jupiter et des dieux lares. « Brigitte » la célèbre déesse de Dinéault fut en réalité Minerve patronne des métallurgistes pour Jean-Yves Eveillard.  La civilisation gallo-romaine, axée sur les relations avec le monde méditerranéen, sut mêler de multiples apports.



14/03/2009
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