"Les bretons dans la guerre 14-18" 05 10 09
UTL : La guerre 14-18 au fil des souvenirs
« La guerre c’est terrible, c’est inhumain » c’est à partir des réflexions et des souvenirs des poilus que René Richard, président de « Bretagne 14-18 », a tenu à présenter la réalité de la guerre 14-18 devant 190 membres de l’UTL lundi après-midi au Juvénat.
Loin des images d’Epinal, le conférencier a voulu rapporter les paroles de poilus au début de son propos. « Je suis pacifiste, je déteste la guerre mais je n’admets pas que mon pays soit envahi ». Toutes les contradictions de ces Bretons, engagés dans un conflit qui les dépassait, apparaissent dans cette phrase. René Richard a rappelé ces combats oubliés de 1914, comme la bataille de Rossignol, qui ont fait tant de morts à cause de la désinvolture des généraux.
Les paysans bretons, partis sans gaité de cœur pour une guerre courte, sont entrés dans l’horreur des tranchées pour défendre la terre. Mais ils se sont aussi coupés d’un arrière incapable de saisir la folie des combats. Selon René Richard 132 000 Bretons, dont 28 000 Finistériens, sont morts pour la France. Le visage des villes finistériennes s’est militarisé avec les régiments d’infanterie et de réservistes basés à Brest, Quimper et Morlaix.
Baïonnette au canon et en pantalon rouge
A Châteaulin avait été installé un hôpital pour contagieux à l’hospice et d’autres lits dans le collège Saint-Louis. En septembre 14, 700 réfugiés débarquent en gare de Châteaulin. Ils seront répartis dans le voisinage. La prison reçoit 17 Allemands et 4 Hongrois à titre d’internés civils dans des locaux insalubres, un grand centre pour les internés civils sera créé également dans le secteur de Crozon.
Plusieurs intervenants ont évoqué les exemples de leurs grands pères : l’un qui ne parlait pas français, l’autre démobilisé simplement en août 1919 après 7 ans de service, un autre mort en juillet 18 dans le camp deMunster, après plusieurs années de captivité. Des expositions faites à Plonévez-Porzay et au Cloître-Pleyben ont fait ressurgir plusieurs morts de la bataille de Messin en août 14, baïonnette au canon et en pantalon rouge, aujourd’hui inscrits sur les monuments aux morts de la région.