Marcel Burel : Les républicains espagnols 4 mai 2009
UTL : Marcel Burel et les Républicains espagnols
Marcel Burel, professeur de lettres, amoureux de la presqu’île de Crozon et de Roscanvel où il habite, a présenté lundi après-midi à plus de 140 adhérents de l’UTL la « Retireda » (retraite) des Républicains espagnols jusque dans le Finistère, lors de la guerre d’Espagne.
Fuyant les atrocités de la guerre civile et la poussée des rebelles franquistes, les familles républicaines ont passé la frontière pyrénéenne, à plus de 650 000 entre mai 37 et mars 39. Le Finistère faisait partie des 77 départements d’accueil, retenus par le gouvernement de Front populaire.
La caserne Sourdis de Roscanvel
Dès mai 1937, les premières familles basques arrivent à Quimper. Un contingent de 200 réfugiés est acheminé jusqu’à la caserne Sourdis de Roscanvel, à partir de la gare de Châteaulin. Jean-Louis Rolland maire socialiste de Landerneau, qui gère la colonie de la ville dans l’établissement, accepte la cohabitation. Jusqu’en septembre 13 convois de 600 à 800 réfugiés seront accueillis principalement dans les communes maritimes du Finistère, avec municipalités de gauche. La Dépêche se fait l’écho de heurts culturels, par exemple dans le refus des « macaronis » par les Espagnols. Les deux tiers retourneront en Espagne dès octobre.
En 1939, l’attaque de la Catalogne et de Madrid par les troupes de Franco déclenchent un afflux massif en France. Les hommes sont internés.
Trois adolescents de 84,85 et 86 ans
En quelques semaines plus de 7000 femmes, enfants et vieillards viennent en Finistère. Le 2 février Noël L’Haridon maire de Châteaulin reçoit 300 réfugiés : 200 gagnent Roscanvel, 48 sont reçus à l’auberge de jeunesse de Telgruc et 52 vont à Quéménéven. Un grand mouvement de solidarité aide à vivre ces familles interdites de travail. A Roscanvel, cependant les Espagnoles lavent le linge des soldats et les ados aident les agriculteurs. Le décès d’une petite fille donne lieu à une procession émouvante précédée par la croix dérobée à l’église par Carlos Sune. Des marins en manœuvre chantant l’Internationale, reprise en chœur par les réfugiés et les colons de Landerneau, le préfet disperse les Espagnols entre Châteaulin, Cast, Quéménéven et Dinéault. La 2de guerre mondiale commence en septembre et la moitié des réfugiés refusera de revenir en Espagne. Aujourd’hui trois adolescents de l’époque âgés de 84, 85 et 86 ans sont revenus en pèlerinage à Roscanvel.