Sylvain Blais. L'Islande terre de glace et de feu 08 11 10

 

Sylvain Blais, géologue spécialisé dans l’étude des volcans, a présenté avec humour  l’Islande et ses éruptions qui déversent parfois des nuages de cendre et de vapeur  sur l’Europe, devant 180 membres de l’UTL le 8 novembre au Juvenat.

Avec ses 102 828 km2 l’Islande est un élément de la dorsale séparant l’Atlantique en deux plaques qui s’écartent de 2cm par an en fabriquant de nouveaux terrains. Les volcans sur la terre existent aussi, au contact de ces matériaux qui plongent en subduction sous les masses continentales, ou au dessus des points chauds qui se créent à l’aplomb des remontées du manteau en fusion par des fissures qui traversent l’écorce.

Ses grandes failles, ses volcans actifs, ses glaciers

L’Islande, avec ses grandes failles de direction SW-NE, ses 130 volcans actifs et ses grands glaciers, tel le Vatnajökull aussi grand que la Corse, est à la fois située sur la dorsale et sur un point chaud. L’activité volcanique continue fait naitre des paysages originaux comme cette île de Surtsey née au SE en 1963. Une éruption de magma à 1050°C s’est faite au contact de l’eau ce qui a déclenché un gigantesque panache gris de gaz et de cendres. La masse des cendres en s’accumulant a créé une île de 1,5km2 ou s’installe la végétation grâce aux oiseaux.

Entre deux glaciers, s’allonge la longue fissure du Laki avec sa ligne de volcans actifs. Là, s’est déroulée la plus forte éruption des temps historiques en 1783-1784. Elle a répandu un épais brouillard sulfuré sur l’Europe perturbant le climat, anéantissant des récoltes, favorisant la misère et, pour certains, expliquant la révolution française de 1789.

Ces paysages de laves et de fumerolles

Dans ces paysages de laves, de fumerolles, de plages de souffre, d’arsenic, de mercure ou de manganèse, se dressent des pseudo-cratères, s’étalent les anciens niveaux de lave appuyés sur des piliers, à proximité des geysers et des lacs et sources d’eau chaude. Les Islandais, peu présents sur ces terres incultes, tentent de domestiquer la géothermie.

Sur la côte sud, les langues de glace du Vatnajökull plongent dans l’océan. Il ya 12 000 ans toute l’Islande était sous les glaces. Pas très loin se dresse l’Eyjafjallajökull qui a libéré ses nuages redoutables pour les compagnies de navigation en avril 2010. Il y a quelques jours le glacier qui surmonte le Grimsvotn commence à fondre. Dans ses prévisions Sylvain Blais craint surtout une éruption du Katla qui, sous sa carapace de glace bien plus épaisse, dispose d’un réservoir de magma bien plus énorme.

Le tourisme, principale ressource

En Islande, l’homme vit de la pêche, élève des chevaux, mange des macareux et se réfugie surtout dans la capitale Reykjavik qui abrite la moitié des 300 000 habitants. Aujourd’hui le tourisme, freiné par la cherté de la vie, est devenu la principale ressource dans ce musée du volcanisme et des soubresauts de l’écorce terrestre.



09/11/2010
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