UTL. Edward Hopper par Sonia de Puineuf, le 16 juin 2014
Edward Hopper, ce peintre mélancolique à la recherche de la lumière, a été présenté par Sonia de Puineuf, devant les membres de l’UTL, le 16 juin au Juvénat.
Né en 1882 à Nyack dans l’Etat de New-York, Edward Hopper fut d’abord un jeune illustrateur, très critique sur ses propres œuvres. Cependant ses scènes évoquent déjà la ville et ses solitudes.
Admirateur de Paris et de sa vie culturelle foisonnante, il s’intéresse à Monet et à la peinture impressionniste mais préfère Courbet à Cézanne et s’inspire bientôt d’Albert Marquet et de Félix Valloton, admirant aussi Degas.
Jeu d’ombre et de lumière
Dès ses débuts de peintre, il privilégie les sujets banals et sans attraits comme cet escalier de 1906 ou ces marches du pont Alexandre III. C’est le jeu de l’ombre et de la lumière qui est le véritable sujet de ses œuvres. Il procède par de larges aplats de couleur.
Revenu aux Etats-Unis il peint des personnages apathiques, figés et confinés dans un univers découpé par des contrastes géométriques d’ombre et de lumière. Peintre des classes moyennes et de la modernité qui s’affirme, son succès grandit au fil des ans. Sa peinture rigoureuse est en phase avec le puritanisme ambiant de « the Américan way of life ». Hitchcock s’inspira de sa « maison près de la voie ferrée » (1925) pour son film « Psychose ».
Des univers domestiques
Hopper pénètre dans des univers domestiques dépouillés de toute décoration et réduits à des murs vides. Les harmonies de jaune et de bleu et les jeux de lumière rappellent les tableaux de Vermeer. Ses peintures deviennent proches de compositions abstraites même s’il revendique le naturalisme. Les femmes sont souvent mises en scène, maquillées, parfois nues mais toujours immobiles dans un monde clos (Morning Sun). Ces tableaux pessimistes n’encouragent pas au mariage.
Après 1965 Hopper se rapproche des peintures de Georges de Chirico. Une lumière froide baigne des scènes où les personnages, raides et sans expression, deviennent de véritables mannequins (Office in New-York).
Edward Hopper meurt en 1966. Cet artiste, étrange mais fascinant, nous touche cependant par la tension qui existe sans jamais exploser dans ses tableaux.