UTL - "En finir avec les scandales alimentaires" Dr Bernard Schmitt - le 19 novembre 2018

UTL - "En finir avec les scandales alimentaires"le 19 novembre 2018

 

par le docteur Bernard Schmitt, nutritionniste et co-président de BLEU-BLANC-COEUR

 

   Un scandale alimentaire survient quand toutes les conditions de sécurité ne sont plus réunies : quantité suffisante, qualité nutritionnelle, non toxique, d'accès raisonnable sur le plan économique pour le consommateur et disponible pour l'ensemble de la population même défavorisée.

L'ensemble de ces critères (OMS/FAO) sont globalement réunis chez nous, dans la vie courante, et d’énormes progrès ont été réalisés depuis 50 ans. et en France la sécurité alimentaire se situe à un très bon niveau.

   Mais on assiste depuis le scandale de «la vache folle» à un regain de problèmes parmi lesquels on peut globalement distinguer :

   - la faim dans le monde et l’accès à l’eau potable (liée à la pauvreté, à la corruption et à la mainmise de certains états sur les ressources de pays pauvres, source de conflits géopolitiques et d’émigration de population. Mais aussi, à l’inverse, la «malbouffe» des pays industrialisés et des classes riches des pays pauvres est responsable de l’augmentation des problèmes catastrophiques de santé publique (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, cancers).

   - scandales alimentaires mettant en jeu la santé (voire la vie) de la population : contamination des produits alimentaires volontaire ou accidentelle (huile espagnole, ESB, lait chinois à la mélamine, pastèques, Lactalis, reblochon), toxi-infections bactériennes, emballages alimentaires (Bishénol A), toxicité des intrants agricoles : pesticides (Glyphosate)

   - scandales alimentaires par tromperie sur la nature de l’aliment ou sur sa provenance (Lasagnes Spanghéro, mais aussi la tomate venue de Chine sur une entente avec l'italien Peti).  

   Pour mettre fin à ces scandales, le rôle de l’état et des agences d’évaluation du risque et de contrôle et de sécurité alimentaires est essentiel (DGCCRF, Anses, DGAL, DGS, ARS).

   Les Etats Généraux de L’Alimentation, lancés par le gouvernement le 20 juillet 2017, suivis de la discussion du projet de loi de Modernisation de l’Agriculture, avaient pour objectif de coordonner l’ensemble des acteurs et de définir les conditions d’une politique agricole et alimentaire vertueuse, assurant un revenu décent aux agriculteurs, une faible empreinte sur les équilibres écologiques, une qualité optimale et une sécurité alimentaire rigoureuse.

   Les résultats ne sont finalement pas à la hauteur des espérances en matière de sécurité et de qualité nutritionnelle des aliments… Il convient de rester particulièrement vigilent et les consommateurs ont un rôle essentiel à jouer en tant que lanceurs d’alerte et en termes d’exigence de qualité nutritionnelle.

    

   En France la sécurité alimentaire se situe à un très bon niveau et donc pas d'alarmisme soutient le docteur Bernard Schmitt, directeur du Centre d'enseignement et de recherche en nutrition humaine, co-président de l'association BLEU-BLANC-COEUR, de concert avec Nathalie Kerhoas, directrice de l'association.

 

   Il convient d'avoir un régime diversifié à base de viande rouge, blanche, poisson, légumes, etc. Le conseil est de manger un bifsteak de viande (apport de fer indispensable) plutôt que des steaks de soja dans lesquels on retrouve des perturbateurs endocriniens, de privilégier les circuits courts et de proximité. L'alimentation nous apporte les précieux Omega 3 (anti-oxydants naturels) contenus dans les graisses des animaux. Car le mode de production préconisé par l'association est un facteur protecteur. En effet, les animaux qui consomment de l'herbe, des graines, lin, luzerne, lupin, etc, produisent une viande saine et équilibrée. Le cahier des charges est très strict non seulement sur les moyens mais aussi sur les résultats. Si la démarche a été accréditée par diverses reconnaissances en provenance de l'Etat ou de l'ONU, elle n'a pas été prise en compte dans la loi Egalim jugée décevante. En revanche les éleveurs semblent l'adopter assez largement. Plus de 5000 d'entre eux font actuellement partie de l'association.

 

 



27/11/2018
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