UTL. Hans Hartung et les peintres lyriques 06 03 17
UTL. Hans Hartung et les peintres lyriques 06 03 17
Hans Hartung (1904-1989) peintre français d’origine allemande fut un des grands artistes de l’art abstrait, proche des peintres lyriques.
Né à Leipzig, il combattit dès l’enfance son stress des orages : « J’attrapais au vol les éclairs dès qu’ils apparaissaient. Il fallait que j’aie achevé de tracer leurs zigzags sur la page, avant que n’éclate le tonnerre ». Au lycée de Dresde il se passionne pour Rembrandt, Goya et les expressionnistes. Il peint des aquarelles colorées. Dans les années 30 il se lance dans une peinture abstraite faite de tracés noirs et de taches colorées : « J’aime le noir. C’est sans doute ma couleur préférée. Un noir absolu, froid, profond, intense… J’aime les couleurs qui permettent des contrastes forts : le trait, la ligne, les formes s’y détachent sans faiblesse. » Hans voyage énormément. Il épouse Anna-Eva Bergman jeune peintre norvégienne dès 1929. Il divorcera en 1939, avant de revenir près d’elle en 1952.
Fixé à Paris en 1935, voulant rester libre, d’esprit et d’action, Hans multiplie les expériences, privilégiant les gestes spontanés : taches d’encre noire, tourbillons, faisceaux de lignes.
Engagé dans la légion étrangère, au service de la France, dans la 2de guerre mondiale. Devenu brancardier, il est blessé à la bataille de Belfort en 1944, il est amputé d’une jambe. Il est naturalisé français en 1946.
Bientôt reconnu comme peintre de l’art informel et abstrait, Hans Hartung noue des relations avec plusieurs peintres lyriques tels Gérard Schneider, aux compositions volcaniques, Georges Mathieu qui multiplie les performances minutées, Fritz Winter aux formes volontairement peu sophistiquées. Comme eux il se laisse porter par ses émotions. Sa volonté « de ne pas me laisser enfermer par les autres ni par moi-même » le conduit à de nombreux voyages mais aussi à utiliser des moyens étonnants pour peindre : brosses, râteaux, rouleaux, balais de genêt et bientôt pistolet à peinture de carrossier. Il passe aux peintures vinyliques et acryliques qui sèchent vite.
Il s’installe bientôt à Antibes oùil a fait construire une maison et un magnifique atelier selon ses plans. En 1977 il est élu à l’Académie des Beaux-Arts. Il reçoit le prix Kokoschka en Autriche.
Jusqu’à sa mort en 1989 Hans Hartung multiplie les tableaux, peignant 361 toiles cette année-là, depuis son fauteuil roulant. Il déclare « ce plaisir de peindre, c’est le plaisir de vivre ».