UTL. "Histoire de la Bretagne en chansons" par Frédéric Mallégol, le 23 janvier 2017
UTL : La Bretagne sous le regard des chansons
De la Paimpolaise de Théodore Botrel à « La blanche Hermine» de Gilles Servat, Frédéric Mallégol historien a entraîné lundi, à l’Agora, plus de 160 adhérents de l’UTL dans le ballet des chansons jalonnant l’histoire de Bretagne au 20ème siècle.
Pourquoi cet intérêt pour les chansons ?
Tout petit déjà je n’arrêtais pas de chanter. Plus tard j’’ai collectionné les 45 tours. Aujourd’hui, historien, je m’intéresse au temps qui passe et aux chansons qui rapprochent les gens.
Pourquoi avoir choisi le 20ème siècle ?
Je suis professeur d’histoire contemporaine. La Bretagne au 20ème siècle fut d’abord une région folkloriste, illustrée par La Paimpolaise de Théodore Botrel. Elle fut de plus en plus intégrée dans la République par l’économie, les guerres et les crises et sombra dans un quasi silence. Par contre les années 70 furent marquées par la renaissance culturelle illustrée par le « Pop Plinn » d’Alan Stivel ou le « Allez dire à la ville » de Dan ar Braz. Les chansons de Glenmor et de Gilles Servat apportèrent la vigueur des revendications.
Avez-vous fait un classement des chansons ?
L’éventail est trop large et trop ouvert. Même une chanson coloniale comme « les filles de Camaret » peut fournir des informations. Les regards sur la Bretagne de « Logivy de la mer à « la tribu de Dana » sont très multiples.
Quelle place donnez-vous au breton ?
Originaire de Brest ville française je ne suis pas le mieux placé pour analyser les chansons en breton. Le « Bro gozh ma zadou » comme le « Tri martolod » remis au goût du jour par Alan Stivell ont marqué chacun leur temps,
Et aujourd’hui où en sommes-nous ?
« La bretonnitude » demeure, dans un contexte de mondialisation. La Bretagne attire par ses plages, ses îles, telle « Belle-Ile en mer » chantée par Laurent Voulzy, mais l’identité culturelle n’est jamais loin comme dans la chanson de Miossec « Je ne serai jamais ta Parisienne » chantée par Nolwenn Leroy . Elle s’exporte hors de Bretagne comme dans « La fête de la Saint-Patrick et de la Bretagne » au Casino de Paris.
Les chansons demeurent des marqueurs d’identité et les spectateurs, reprenant en chœur plusieurs d’entre elles, en étaient persuadés. Le goûter offert par l’association permit de prolonger le spectacle par les souvenirs de spectacles et de chansons. Il était possible de commenter cette phrase d’Edgar Morin : « C’est parce que le passé est bien mort qu’il ressuscite esthétiquement ».