UTL. Jacques Monory à l’Espace des capucins le 16 mars 2015

UTL. Jacques Monory à l’Espace des capucins le 16 mars 2015

 

Un monde à la fois singulier et très présent, baignant le plus souvent dans le bleu, une bonne cinquantaine d’adhérents de l’UTL  étaient venus se frotter à l’univers du peintre Jacques Monory, à l’Espace des capucins de Landerneau le 16 mars 2015.

Jacques Monory, né en 1924 à Paris, a eu une formation de peintre décorateur à l’Ecole des Arts appliqués, de 1939 à 1944. Il travailla 10 ans chez Robert Delpire, éditeur d’art, qui l’intéressa aux photographies.

 

Gangsters et Pin-up

 

Dès ses débuts Jacques Monory peint une réalité quotidienne, violente et menaçante. Il adopte très vite une monochromie rose puis bleue. Celle-ci deviendra son emblème. Admirateur de Scarface et de la Dame de Shanghai, passionné par l’Amérique, il emprunte ses thèmes au cinéma, surtout américain, aux affiches de film, à la rue et ses automobiles rutilantes. Gangsters et pin-up figés dans leurs mouvements, comme lors d’un arrêt sur image, s’imposent comme acteurs de ses peintures. Jacques Monory utilise des photos remaniées, des collages et ponctue ses œuvres de miroirs ou de plaques de métal criblées de balles. Ce sont des scénarios « thrillerrés », véritables romans noirs où la mort est toujours proche.

 

Des scènes nettes et froides

 

Jacques Monory fut un des principaux représentants du mouvement de « La Figuration narrative » dans les années 60. Ses tableaux deviennent des scènes nettes et froides, comme ce pique-nique de « Pompéi » aux participants numérotés. Dans « Meurtre n°1 » il se pose en victime. « Je vivais une agression à mon égard » déclare-t-il, à la suite de sa rupture avec Sabine. Cependant « l’œuvre d’art doit être un crime parfait » dira-t-il aussi, se posant lui-même en assassin. Le tryptique de « Death valley » associe le vide de la vallée de la mort, la gravure inquiétante d’Albrecht Dürer et  la mort symbolisée par des cranes. A proximité, le jaune de « Central parc » dénote dans cet univers bleu. Jaques Monory  rend hommage à Edward Hopper, peintre américain, et à ses œuvres mélancoliques, entre ombre et lumière.

 

La violence

 

Le tigre, son animal fétiche, symbole de la force et de la beauté de la nature, hante plusieurs tableaux. Dans la série des « opéras glacés » la violence est présente, près de l’opéra Garnier et dans le tableau de « Salomé ». Jean-Jacques Beineix s’est inspiré de cette violence dans « Diva ». Ce pessimisme se retrouve dans « le catalogue mondial des images incurables -. Par contre les 10 tableaux de « La voleuse » privilégient la tendresse, pour cette petite fille jamais rattrapée.

L’exposition se termine sur « Noir » tout un symbole.



24/03/2015
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