UTL. La chute du mur de Berlin vue de l’Allemagne de l’Est par Saskia Hellmund écrivaine et enseignante 15 mai 2017.
UTL. La chute du mur de Berlin vue de l’Allemagne de l’Est par Saskia Hellmund écrivaine et enseignante 15 mai 2017.
Agée de 15 ans quand le mur tombait, Saskia Hellmund a présenté un point de vue original sur les conséquences de cette disparition sur sa vie.
Immigrée en France elle se disait née en RDA, un pays disparu, s’attirant la remarque « On n’a pas cela dans nos fiches ! Vous venez de nulle part !». Arrivée en Bretagne en 2012 elle compara la dévalorisation de la Bretagne et de sa langue face à la République française et la sienne propre.
Née en 1974 en RDA, rayée de la carte en 1989, Saskia garde une certaine nostalgie de cette société vivant en huis-clos dans un Etat qui promettait un monde meilleur pour demain et déjà offrait un emploi à chacun, l’égalité hommes femmes, l’accès gratuit à la santé, des logements pour tous avec des loyers très bas. Le niveau de vie était supérieur aux pays voisins de l’Est, tout le monde pouvait partir en vacances et les succès dans le sport donnaient de la fierté.
Un certain nombre avaient cependant conscience des mensonges et de la corruption du pouvoir. Ils refusaient l’interdiction de voyager librement, hors de l’Est, ni la possibilité de donner une opinion divergente, entamant une résistance soutenue par certains pasteurs.
En 1989 la tension augmente, liée à la politique de Gorbatchev et à sa pérestroïka. Le gouvernement sous pression, interdit un journal russe Le 9 novembre 1989 le mur tombe sous les coups d’une foule énorme de manifestants.
Les frontières s’ouvrent. La liberté, la richesse, la nourriture exubérante, venue de partout, émerveillent les allemands de l’Est. Très vite cependant ils constatent que l’argent pervertit les relations sociales. Les loyers flambent, il faut payer pour se soigner. En RFA l’accueil est souvent méprisant, les travailleurs venus de l’est sont sous-payés, les usines détruites car jugées dépassées. Angela Merkel venue de RDA est intégrée dans le nouveau système est chancelière « malgré » son origine et l’Est n’est pas sa priorité. L’ Ostalgie et le « c’était mieux avant » , le besoin de racines, avec le rejet de l’étranger, se développent.
Venue en Bretagne j’ai trouvé des points communs avec mon ancien pays : l’histoire du début du 20ème sècle, la part faite au breton autrefois. La pression de la 3ème république : « Interdire une langue c’est détruire l’identité ». Ma fille apprend la langue bretonne chez Diwan.