UTL. La pratique chinoise dans le commerce international 17 10 16

UTL. La pratique chinoise dans le commerce international 17 10 16

Daniel Schaeffer général attaché de défense en Asie a porté, lundi 17 octobre, devant les adhérents de l’UTL, un regard critique sur la pratique de la Chine dans le commerce mondial

Le proverbe chinois « Je ne trouverai jamais mon intérêt où tu ne trouves pas le tien » laisse espérer la réciprocité mais masque une crainte permanente d’être dupe. Aussi les chinois mènent des négociations particulièrement dures sur le plan commercial.

La Chine dispute aujourd’hui la 1ère place de puissance économique mondiale aux Etats-Unis. S’appuyant sur le coût de la main-d’œuvre et sa puissance financière elle détient par exemple : 15 % du marché des smartphones, 23 % du marché de l’électronique, 65 % du marché des souris d’ordinateurs. Ses excédents commerciaux n’ont cessé d’augmenter pour atteindre 264 milliards de dollars en 2 015. Ils contrastent avec la dette japonaise de 196 milliards de dollars et la dette européenne de 740 milliards.

 

Puissance financière et commerciale

 

Cette puissance financière et commerciale lui donne la possibilité de faire chanter ses clients potentiels. Elle veut bien aider l’Europe à payer ses dettes mais demande une contrepartie : un statut privilégié dans l’économie de marché avec la levée des restrictions sur ses exportations et investissements. Le dumping chinois devient difficile à attaquer.

La Chine a connu, elle-aussi, la crise en 2008-2009 mais sa croissance bien que ralentie se poursuit. Elle veut faire du yuan une monnaie internationale concurrente du dollar. En 2015 elle a conclu des accords SWAP bilatéraux avec les banques centrales de 32 Etats. Les banques prêtent leur monnaie à la Chine et empruntent des yuans afin d’acheter plus facilement des produits chinois.. Le yuan devient une monnaie réserve hors de Chine. En 2014 a été fondée la Banque Asiatique d’Investissements pour les Infrastructures voulue par les Chinois afin de libérer le yuan du dollar.

 

La stratégie offensive de la Chine

 

La stratégie offensive de la Chine est favorisée par l’évolution de ses ventes. Après les produits bas de gamme : vêtements, chaussures, jouets, les chinois sont passés aujourd’hui aux équipements électroniques, aux moyens de transport et de télécommunication. Ils conservent un quasi-monopole sur les terres rares, indispensables dans beaucoup de produits de haute technologie. Ils veulent aujourd’hui ressusciter les routes de la soie terrestre et maritime.

Les investissements chinois en Europe se sont accélérés ces dernières années. Ils représentent 20 % du total, dépassant les Etats-Unis. En France on les retrouve par exemple dans la firme PSA, dans l’aéroport de Toulouse, dans le club Méditerranée et les hôtels Accord.

Par contre l’entrée des produits étrangers en Chine se heurte à des contraintes strictes, taxes et normes à respecter, dans un marché intérieur qui accorde de plus en plus d’importance à la préférence nationale.

Après la domination européenne sur la Chine au début du 20ème siècle n’assiste-t-on pas aujourd’hui à un retour du bâton ?

 



09/11/2016
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