UTL. La rentrée sous le signe d'Albert Camus.

UTL : La rentrée sous le signe d’Albert Camus

Créée en 2001, l’Université du Temps Libre des pays de Châteaulin, Crozon et Le Faou, faisait lundi après-midi 4 octobre 2010, sa 10ème rentrée au Juvénat de Châteaulin, sous le signe d’Albert Camus présenté par Olivier Macaux.

 

 A 14h 30 180 personnes étaient prêtes à écouter Olivier Macaux docteur es lettres modernes qui lançait la nouvelle saison en cette année du cinquantenaire de la mort d’Albert Camus. Pour lui, Albert Camus, issu d’un monde de pauvreté et de lumière, en révolte contre l’absurdité du monde a fait l’expérience concrète de la liberté, refusant tous les mots d’ordre pour promouvoir un humanisme collectif.

Enfance entre misère et soleil

Né à Mondovi, village du Constantinois, le 7 novembre 1913, Albert Camus a passé son enfance, entre misère et soleil, dans le quartier Belcourt à Alger. Son père Lucien, ouvrier agricole mobilisé dans les zouaves en 1914 et blessé à la bataille de la Marne, mourut à 29 ans à l’hôpital de Saint-Brieuc. Sa mère illettrée travailla pour nourrir Lucien et Albert, confiant ses enfants à une grand’mère autoritaire.

Albert Camus doit beaucoup à son instituteur Louis Germain qui ouvrit l’école sur le monde et fit d’Albert un lycéen boursier. Passionné de football il fut atteint par la tuberculose à 17 ans. Elle mit fin au sport et lui interdisait aussi d’être agrégé.

Une écriture concise aux images fortes

Marié une première fois à 21 ans, il divorce 2 ans plus tard. Adhérent au parti communiste algérien en 1935, il en est exclu en 1937. Il en gardera une grande défiance pour tout endoctrinement. Journaliste à Alger, il crée une troupe de théâtre et écrira une première version de « Caligula » en 1938. Il se remarie avec Francine Faure et il aura 2 enfants Jean et Catherine. Son 1er ouvrage « L’envers et l’endroit » parait en 1937 sous la forme de petits récits qui mêlent l’amour de vivre et le désespoir de vivre intimement liés, dans une écriture concise aux images fortes. « Les Noces » en 1939 exaltent les paysages méditerranéens, l’harmonie avec le monde et l’amour.

Venu en métropole en 1940, Albert Camus entre bientôt en résistance et devient directeur du journal « Combat » en 1943.

Le concept de l’absurde et de la révolte

L’œuvre de Camus s’enrichit et s’approfondit à travers de nouveaux ouvrages comme « L’Etranger » et « Le Mythe de Sisyphe » en 1942 puis « L’homme révolté » en 1951. Il développe le concept de l’absurde qui oppose un homme avide de connaître sa raison d’être face au silence du monde. Encore aujourd’hui la répétition machinale des mêmes gestes du travail quotidien contribue à rendre l’homme étranger à lui-même et au monde, tel Sisyphe qui pousse sur la pente un rocher qui retombe immanquablement.

L’homme ne trouve de sens qu’en lui-même car l’homme est sa propre fin et c’est par sa révolte contre l’absurdité qu’il gagne en liberté d’action.

Prix Nobel en 1957

« Je me révolte donc nous sommes » écrira Camus qui défend un humanisme collectif illustré par « La Peste ». Opposé au christianisme il critique aussi l’existentialisme (« La Chute » en 1956), le communisme et l’idée de révolution, rompant avec Jean-Paul Sartre dès1952. Il dira « J’appartiens à la gauche malgré moi et malgré elle ». Homme de mesure et d’équilibre, il propose une trêve en 1956, qui lui sera reprochée, pour mettre fin à la guerre d’Algérie. Il rejette le terrorisme. Répondant à la question d’un étudiant sur le caractère juste du FLN il répond : « Si j’avais à choisir entre cette justice et ma mère, je choisirais encore ma mère ».

Prix Nobel de littérature en 1957, il meurt dans un accident le 3 janvier 1960. Pour Olivier Macaux, c’est une œuvre en devenir, coupée net par cette mort brutale. Dans la voiture on découvrit le premier jet d’un nouveau roman « Le premier homme » publié par sa fille en 1995.



11/10/2010
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