UTL. Le fort de Quelern, prison des insurgés kabyles, 14 12 15

UTL. Le fort de Quélern prison d’insurgés kabyles

Le fort de Quélern à Roscanvel  fut en 1873 et 1874, selon Marcel Burel, la prison de 90 chefs kabyles en rébellion contre la France. Durant deux heures, l’historien, né dans cette commune, fit vivre leur séjour, devant 170 adhérents de l’UTL réunis lundi après-midi au Juvénat de Châteaulin.

Selon le conférencier, le site de Roscanvel, presqu’île dans la presqu’île, fut barré par une ligne de fortifications en 1780. Le fort de Quélern ne fut construit qu’en 1854, trop tard pour résister à l’artillerie mais encore utile comme prison. Un millier de communards, dont Elisée Reclus géographe, communard et anarchiste, l’étrennèrent en 1871, après l’échec de la commune de Paris.

 

90 chefs de tribus

 

Comment des Kabyles leur succédèrent-ils ? Le gouvernement d’Adolphe Thiers, né de l’effondrement de l’empire de Napoléon III capitulant devant la Prusse en septembre 1870, encouragea la fuite des Alsaciens-Lorrains en Algérie, leur promettant les terres des indigènes. Les chefs kabyles appelèrent à la rébellion. Le vice-amiral de Guesdon, à la tête de 10 000 hommes, mata la révolte. Condamnés à mort, mais non exécutés, 90 chefs de tribus furent emprisonnés dans les casemates de Quélern, les communards étant déportés progressivement en Nouvelle-Calédonie.

 

Sa mère sur la grève de Roscanvel

 

Marcel Burel, avec son talent de conteur, sut faire revivre ces Algériens de grande culture, connaissant parfaitement le français. Ils impressionnèrent le directeur de la prison qui leur fournit du lait, du café, des vêtements chauds et permit des promenades à l’extérieur. Mohammed Bou Fialah victime de la tuberculose fut enterré selon le rite musulman, tout près du cimetière. Les paroissiens plantèrent une croix sur sa tombe. Bou Mezrag, prêt à embarquer pour la Nouvelle Calédonie, vit venir sa mère sur la grève de Roscanvel. Depuis le sud Constantinois, sans connaître un mot de français, elle avait traversé toute la France, par Marseille, Paris et Brest. Il rentra en Algérie en 1905, alors que plusieurs de ses compagnons firent souche en Nouvelle Calédonie.

Aujourd’hui les habitants de Roscanvel ne se souviennent plus de cet épisode. Une association d’Algériens désire venir se recueillir sur la tombe, malheureusement disparue, de Ben Fialah chef religieux. Les casemates du fort de Quélern ont existé jusqu’aux années 50, avant les aménagements pour accueillir le 11ème RIMA. Marcel Burel, toujours passionné a déjà d’autres sujets en tête.



27/12/2015
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