UTL. Le Western et l’histoire des Etats-Unis par Yves Pédrono le 12 juin 2017

 

UTL. Le Western et l’histoire des Etats-Unis par Yves Pédrono le 12 juin 2017

 

Pour Yves Pédrono, conférencier au Juvénat le 12 juin, le Western, genre exclusivement américain, raconte l’épopée fondatrice des Etats-Unis. Il  narre le passé des Etats-Unis mais aussi leur présent dans ces années 50-60. La grande période du western se situe entre 1946 et 1964, jusqu’aux débuts de la guerre du Vietnam.

Le western privilégie les aventures de blancs anglo-saxons et protestants. Pourtant au Texas en 1880 un cow-boy sur deux était noir et 200 000 chinois ont participé à la ruée vers l’or.

« La conquête de l’ouest » (1962) de George Hathaway, John Ford et George Marshall retrace 50 ans de marche de pionniers américains blancs vers le Far-West, du canal Erié à San Francisco. « La rivière sans retour » d’Otto Preminger campe le monde des chercheurs d’or, avec Robert Mitchum et Marilyn Monroe, sous la menace d’Indiens agressifs. Pourtant ceux-ci, en nette diminution, ne constituaient plus un danger depuis le début du 19ème siècle. La guerre de sécession qui fit 630 000 morts sur 38 millions d’habitants est le point de départ de « La prisonnière du désert » où John Wayne se bat contre les Comanches mais elle ne fut pas mise en scène dans sa totalité. La guerre contre le Mexique fut pratiquement ignorée sauf dans « Alamo » réalisé par John Wayne. En 1836, 185 civils américains insoumis au Mexique, parmi lesquels les légendaires Davy Crockett et Jim Bowie, se sacrifient face aux assauts des premières colonnes d'hommes des troupes régulières mexicaines en attendant l'arrivée de l'armée texane.

 

Ce fut souvent la petite histoire et les anecdotes qui intéressèrent les Américains. Dans « Règlements de compte à OK Corral » de John Sturges, le shérif Wyatt Earp (Burt Lancaster) poursuit Ike Clanton. Dans « Billy the Kid » le hors la loi est tué par Pat Garret. Les hôtesses de saloon furent magnifiées, devenant des nymphes de la prairie, telle Marilyn Monroe dans « la rivière sans retour », par contre l’image des Français fut dévalorisée. Ils furent présentés comme des tricheurs, les femmes étant des prostituées ou des femmes légères, telle la comtesse Marie Duvarre qui se rend à « Vera Cruz » dans son carrosse et veut préserver son trésor.

 

Le western a parfois pris en compte certains évènements contemporains. Dans « La flèche brisée » la guerre fait rage entre blancs et Apaches. A la suite des efforts de Tom Jeffords, le général Howard signe un armistice avec Cochise sachem des Appaches. La guerre froide et la chasse aux sorcières du Mac Carthisme se retrouvent dans « Le train sifflera trois fois ». Edward Dmytryk condamné à un an de prison pour activités anti-américaines tournera « L’homme aux colts d’or » en 1951. Johny Ganon y trahit ses copains en devenant sheriff. Le mouvement de libération des noirs, des années 60, est illustré par « Le sergent noir » de John Ford.

 

La guerre du Vietnam traumatise les Etats-Unis surtout après le massacre de Milay en 1968. « Le soldat bleu » de Ralph Nelson renvoie à l'histoire du massacre de Sandcreek au Colorado, Le 29 novembre 1864, 700 hommes de la Cavalerie du Colorado  assassinèrent beaucoup de femmes et d'enfants, prirent une centaine de scalps et commirent de nombreux viols et mutilations dans le village des Cheyennes. Mais c’est déjà le post western.



29/06/2017
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