UTL - "Les ânes soldats en 14-18" - Brigitte BLOT - le 16 décembre 2019
UTL - 16 décembre 2019 à Châteaulin
Les ânes soldats en 14/18
Brigitte Blot écrivain voyageur
Mme Blot, accompagnée de son âne Ioko, de ses lectures de Dorgelès et de Genevoix, de sa photo de famille où paraît Alain Fournier, a parcouru en 2014 autour de Verdun, d’Apremont à Douaumont, les champs de bataille de la Grande Guerre, sur les traces des chevaux, des mules et des ânes qui assurèrent la logistique dans les tranchées, les boyaux, les champs de mines. Son récit est un véritable hommage à ces animaux, indispensables encore aujourd’hui dans les pays en voie de développement, mais toujours traités comme les derniers des animaux.
Pour vivre dans les tranchées il fallait sans cesse apporter vivres et munitions : les mules tractaient des petits trains sur des voies métriques, des pièces d’artillerie dans des collines de boue, transportaient des obus et autres munitions, même des soldats blessés; la roulante, le pain, les barriques d’eau, le courrier, les madriers… et la nourriture des animaux circulaient ainsi dans les boyaux. Une mule peut porter 170 kg, un âne 60 kg ; quand les animaux manquaient, les hommes les remplaçaient.
A partir de 1916, de petits ânes de la région ou importés par bateaux du Maroc et d’Algérie sont arrivés parfois avec leurs maîtres ; ils se faufilaient partout partageant la vie des poilus et devenant leurs mascottes. Les poilus étaient en grande partie des ruraux et la compagnie des ânes leur faisait du bien. D’autres animaux, tels les chiens et les pigeons ont aussi participé à cette guerre.
De Bar-le-Duc à Verdun, Mme Blot a parcouru la Voie Sacrée, où circulèrent les véhicules à moteur permettant de maintenir le lien entre ces villes. Monuments et musées ont illustré son parcours ainsi que restes de citadelles, de forts, trous d’obus, souterrains et chemins dans les forêts. ANeuville-les-Vaucouleurs avait été établi un hôpital pour soigner les ânes blessés : Mme Blot nous a évoqué avec émotion la stèle dressée au cœur de la ville. En 2016, elle fut surmontée en sa présence, de la statue d’un âne et d’un poilu, œuvre d’un sculpteur meusien.
D’émouvants et spectaculaires monuments à la gloire des soldats, d’hommes célèbres et même d’animaux signifient partout dans cette région la douleur et la reconnaissance de la France.
E. G-D.