UTL. Les lobbys bretons par Clarisse Lucas, le 2 avril 2012

UTL. Les lobbys bretons par Clarisse Lucas, le 2 avril 2012

La vitalité et les initiatives des Bretons pour promouvoir leur modèle culturel et économique ont été mises en évidence par Clarisse Lucas, aujourd’hui journaliste à l’AFP, le lundi 2 avril au Juvénat.

Clarisse a analysé l’action de plusieurs organismes de réflexion nés en Bretagne. Dès les années 80 Joseph Le Bihan, professeur à HEC, rassemble des chefs d’entreprise dans la ferme de ses parents à Locarn, entre Carhaix et Guingamp, pour réfléchir à l’avenir de la Bretagne. Ouvert officiellement en 1994 l’Institut de Locarn accueille 1/3 de personnalités étrangères et ouvre des sessions au grand public.

Le « Club des Trente » est un club de réflexion et d'action au service de la Bretagne qui regroupe une soixantaine de grands patrons bretons. On peut citer par exempleFrançois Pineau, Alain Glon, Louis Le Duff, Vincent Bolloré. Il fait entendre ses préférences sur des dossiers comme l’aéroport N.D. des Landes.

« Produit en Bretagne » est une entreprise associative créée en 1993, visant à promouvoir les produits fabriqués en Bretagne, entre autres via un logo apposé sur ceux-ci. Elle compte près de 300 membres dont des entreprises comme Even, Savéol, Sill, Leclerc mais aussi, le CMB, « Le Télégramme », le Stade Rennais ou l’Université de Bretagne sud. Première marque régionale collective, elle sélectionne près de 3000 produits pour leur faciliter l’accès à l’international.  Elle crée des prix de l’innovation, de la création de la culture et le grand prix du disque.

« Bretagne prospective »,  club de réflexion et d’action sur les développements économiques, politiques, sociaux et culturels de la Bretagne, créé par l’universitaire Jean Ollivro au début des années 2000, veut être un laboratoire d’idées sur des sujets comme l’identité des territoires, les transports, l’énergie, le positionnement international de la Bretagne.

 

Le CELIB un grand exemple

 

Le CELIB (Comité de Liaison des Intérêts Bretons) créé en juillet 1950 fut le grand exemple, inégalé, par ses réalisations, ses capacités à se faire entendre et à créer le consensus. Présidé par René Pleven avec comme secrétaire Joseph Martray il voulut rompre l’isolement de la région, moderniser l’agriculture et développer l’industrie. Les plans de développement débouchèrent sur l’usine marémotrice de la Rance, la centrale nucléaire de Brennilis, la décentralisation d’entreprises comme Citroën à Rennes, Michelin à Vannes, la CSF à Brest, le Joint Français à Saint-Brieuc.  L’action de Pierre Marzin à Lannion fut déterminante pour l’implantation du Centre National d’Etudes des Télécommunications.   Le CELIB adopta une loi-programme pour la Bretagne en 1962, initiée par le géographe Michel Phlipponneau. Par son action de lobbying il obtint de l’Etat le plan routier breton, le port en eau profonde de Roscoff et l’automatisation du téléphone. La fin des années 60 marqua cependant son déclin.

 

Les atouts culturels

 

Pour Clarisse Lucas les atouts culturels de la Bretagne : langue bretonne, gallo, musique et cercles celtiques sont une richesse qui fait que la Bretagne est ce qu’elle est. Ces jeunes aux prestations éblouissantes, ces artistes renommés à l’étranger sont des atouts pour le développement breton.

Cependant le modèle breton souffre aujourd’hui de plusieurs handicaps : la concurrence de l’Europe centrale et de l’Est, les problèmes écologiques concrétisés par les algues vertes. Seuls des produits de haute qualité et de forte valeur ajoutée garantiront l’avenir.



10/04/2012
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