UTL. Notre-Dame des Landes, film de François Gauducheau le 3 novembre 2014
François Gaudureau est venu présenter son film « Notre-Dame des Landes » au cinéma Agora le 3 novembre, devant les membres de l’UTL et d’une vingtaine de non-adhérents, la projection étant ouverte à la population châteaulinoise.
François Gaudureau n’a pas caché qu’il était partisan de l’aéroport, tout en revendiquant son honnêteté. Le film met l’accent sur les fortes divisions provoquées dans la population nantaise et au-delà, jusque dans les familles, par ce projet. Pour l’auteur, le futur aéroport se justifie, selon lui, par les nuisances, dues actuellement au vol des avions au-dessus de la ville et à l’incapacité à développer l’aéroport actuel. Le trafic a doublé en 20 ans.
Des terrains ont été réservés à Notre-Dame des Landes depuis 40 ans. Selon le film, 90% des exploitants de la zone concernée ont accepté de vendre leurs terres. Pour l’auteur du film, il faut « que nous ne soyons plus une région périphérique » et que Nantes et Rennes soient rapprochées des circuits de décision.
Le processus devant conduire à la construction a été mis en route il y a 10 ans. Il a suscité une opposition écologiste bientôt renforcée par des militants extérieurs à la région appuyés par des agriculteurs de la confédération paysanne. La popularité du mouvement a gagné des soutiens dans tout le grand ouest et bien au-delà. Le but affirmé était de défendre les zones humides et des terrains agricoles face au projet de construction du groupe Vinci. Une Zone A Défendre (ZAD) s’est constituée, avec création de cabanes, de potagers, de champs cultivés et de barrages antiforces de l’ordre. Sur le plan juridique de multiples recours ont été déposés.
Face à cette opposition, la communication des élus, partisans du projet, majorité du conseil municipal nantais, celles du Conseil Général de Loire Atlantique et du Conseil Régional des Pays de Loire, a été insuffisante, selon l’auteur du film. Il a fait appel à Jean-Paul Delevoye ancien médiateur de la République pour analyser ces divisions de la société et cette hostilité aux nouvelles infrastructures.
Faut-il suivre François Billet, élu Europe Ecologie Les Verts à la Communauté d’Agglomération de la Région Nazairienne et de l’Estuaire (CARENE), qui demande un rejet de l’aéroport prévu et le changement de logiciel en faveur d’une croissance verte, tout en renforçant les liens entre les citoyens et les politiques, ou Yves Daniel député PS et agriculteur bio qui juge le futur aéroport adapté au monde demain.
Le débat qui a suivi a montré l’intérêt des spectateurs et la variété de leurs prises de position face à ce projet.