UTL. Pollutions diffuses azotées par Gilles Pinay le 26 mai 2014

Gilles Pinay, directeur de l’observatoire scientifique de l’académie de Rennes, a voulu, le lundi 26 mai au Juvénat, proposer des solutions face aux pollutions diffuses dues à l’azote.

 

Le conférencier a rappelé tout d’abord l’envahissement des littoraux mais aussi des mers par des algues vertes. Des Etats-Unis à la Chine, des côtes du Danemark à celles du Canada des masses d’algues vertes s’étalent sur les plages et dérivent au large, au gré des courants.

L’air contient 79% d’azote. Dans certaines conditions de pression et de chaleur celui-ci se transforme en nitrates. C’est une source illimitée d’engrais azotés. En liaison avec l’intensification des cultures, leur fabrication a doublé depuis les années 60. Ils contribuent, avec les rejets du bétail à la pollution des ruisseaux qui confluent ensuite en cours d’eau se jetant dans la mer. Le cycle naturel se déséquilibre, les algues vertes prolifèrent puis pourrissent. On assiste à une eutrophisation des zones côtières. Les sulfures et le méthane en excès tuent les poissons, les crustacés et coquillages. La pollution acidifie l’eau et la vie disparait.

 

Quelles sont les solutions ?

Deux scientifiques américains ont constaté que l’eau circule à travers les prairies et les forêts, l’azote disparait progressivement. Les forêts des bords de rives, les « ripisylves » accélèrent la dénitrification par l’action des micro-organismes.

Dans les années 60, l’ouverture du bocage par l’abattage des talus, la rectification des cours d’eau, le drainage des berges et les apports d’engrais dans les champs de maïs, avaient eu un rôle particulièrement néfaste.

Aujourd’hui l’observation des réseaux fluviaux comme celui de la Garonne et de la Dordogne confluant dans la Gironde permet d’affiner les solutions. On constate que les taux de nitrate varient d’une zone à l’autre. La présence de ripisylves le long des berges est bénéfique.

 

Des talus et des haies

 

Dans tous les cas, des talus et des haies, perpendiculaires à la pente, ou des zones agro-forestières, faisant coexister bandes boisées et parcelles, jouent un rôle majeur. L’eau ralentie par l’obstacle est soumise aux bactéries et subit une épuration. Les arbres ont aussi un rôle positif par l’action des racines en profondeur. Celles-ci captent l’azote et limitent la descente des nitrates. La reconstitution de méandres et les divagations des cours d’eau en période de crues favorisent également la diminution du taux de nitrates. Plus que les grands massifs forestiers c’est la multiplication des petits boisements sous différentes formes qui est la plus active.

Actuellement dans le Finistère les écoles d’agriculture pratiquent un  recensement de la qualité des cours d’eau. Cependant on pense aujourd’hui que la résidence de l’azote dans les sols est bien plus durable que prévue il y a quelques années.

 



03/06/2014
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