UTL: Quand il était interdit de parler breton à l’école 22 02 2016
UTL: Quand il était interdit de parler breton à l’école 22 02 16
Fanch Broudic a passionné le lundi 22 février plus de 170 adhérents de l’UTL au Juvénat en analysant l’interdiction de parler breton à l’école pendant 130 ans. Il a répondu à nos questions.
Pourquoi vous êtes-vous intéressé au breton ?
Je suis issu d’un milieu agricole bretonnant. Encouragé à préparer l’option « breton » au baccalauréat, j’ai plus tard soutenu une thèse « La pratique du breton de » l’Ancien Régime à nos jours ». Devenu journaliste et responsable d’émissions en breton je suis membre du CRBC.
Quel fut le rôle de l’école ?
Des révolutionnaires comme l’abbé Grégoire et Barère voulurent « anéantir les patois » au profit du français « langue de la liberté » cependant ce n’est que vers 1830 que des écoles instruisant des enfants de paysans aisés interdisent le breton. Cette interdiction se fait dans une société bretonnante monolingue. Elle ne deviendra totale qu’à la fin du 19ème siècle, avec l’école obligatoire, lorsque sera instituée la méthode directe ne passant pas par des traductions.
Pourquoi le symbole ?
Le symbole, appelé aussi « la vache » en Bretagne était soit un jeton, un sabot, un galet, un bâton qui passait de main en main dans la cour de récréation parmi ceux qui parlaient breton. Le dernier le possédant était puni par la mise au piquet, des lignes à écrire ou la récitation du chapelet dans les écoles catholiques. Il reposait sur la surveillance mutuelle et la délation. Les réactions de tristesse, de colère ou de honte pouvaient entraîner un rejet de l’école de la part des enfants. Il ne fut jamais imposé par écrit.
Le personnel de la 3ème république, au nom de l’unité, poussait à cet apprentissage à marche forcée. Toutes les écoles n’avaient pas cette pratique, mais les parents voyaient dans le français le passeport pour de nouveaux emplois hors de Bretagne, l’accueil des touristes, l’armée.
Pourquoi l’abandon du symbole ?
Le derniers cas furent signalés dans les cantons de Callac et de Tréguier dans les années 50. Les élèves parlant français et breton en arrivant à l’école, il ne se justifiait plus. Cette méthode est unanimement condamnée, cependant elle fut utilisée dès le Moyen-Age dans l’apprentissage du latin et bien plus près de nous en Amérique et en Afrique.
Actuellement 170 000 Bretons pratiquent leur langue première. Diwan et les écoles bilingues enseignaient à 16 350 élèves en septembre 2015. Les effectifs sont en progression mais l’avenir reste incertain.
UTL: Quand il était interdit de parler breton à l’école 22 02 16
Fanch Broudic a passionné le lundi 22 février plus de 170 adhérents de l’UTL au Juvénat en analysant l’interdiction de parler breton à l’école pendant 130 ans. Il a répondu à nos questions.
Pourquoi vous êtes-vous intéressé au breton ?
Je suis issu d’un milieu agricole bretonnant. Encouragé à préparer l’option « breton » au baccalauréat, j’ai plus tard soutenu une thèse « La pratique du breton de » l’Ancien Régime à nos jours ». Devenu journaliste et responsable d’émissions en breton je suis membre du CRBC.
Quel fut le rôle de l’école ?
Des révolutionnaires comme l’abbé Grégoire et Barère voulurent « anéantir les patois » au profit du français « langue de la liberté » cependant ce n’est que vers 1830 que des écoles instruisant des enfants de paysans aisés interdisent le breton. Cette interdiction se fait dans une société bretonnante monolingue. Elle ne deviendra totale qu’à la fin du 19ème siècle, avec l’école obligatoire, lorsque sera instituée la méthode directe ne passant pas par des traductions.
Pourquoi le symbole ?
Le symbole, appelé aussi « la vache » en Bretagne était soit un jeton, un sabot, un galet, un bâton qui passait de main en main dans la cour de récréation parmi ceux qui parlaient breton. Le dernier le possédant était puni par la mise au piquet, des lignes à écrire ou la récitation du chapelet dans les écoles catholiques. Il reposait sur la surveillance mutuelle et la délation. Les réactions de tristesse, de colère ou de honte pouvaient entraîner un rejet de l’école de la part des enfants. Il ne fut jamais imposé par écrit.
Le personnel de la 3ème république, au nom de l’unité, poussait à cet apprentissage à marche forcée. Toutes les écoles n’avaient pas cette pratique, mais les parents voyaient dans le français le passeport pour de nouveaux emplois hors de Bretagne, l’accueil des touristes, l’armée.
Pourquoi l’abandon du symbole ?
Le derniers cas furent signalés dans les cantons de Callac et de Tréguier dans les années 50. Les élèves parlant français et breton en arrivant à l’école, il ne se justifiait plus. Cette méthode est unanimement condamnée, cependant elle fut utilisée dès le Moyen-Age dans l’apprentissage du latin et bien plus près de nous en Amérique et en Afrique.
Actuellement 170 000 Bretons pratiquent leur langue première. Diwan et les écoles bilingues enseignaient à 16 350 élèves en septembre 2015. Les effectifs sont en progression mais l’avenir reste incertain.