UTL - "Relire les contes de Perrault" - Yvette RODALEC - le 23 septembre 2019

UTL - "Relire les contes de Perrault" - Yvette RODALEC - le 23 septembre 2019

 

 

Relire les contes de Perrault

 

Yvette Rodalec, professeur de lettres

 

Madame Rodalec nous a fait redécouvrir Charles Perrault, homme de lettres du XVIIème siècle, célèbre par ses Contes de ma Mère l’oie ou histoires du temps passé, recueil publié en 1697 sous le nom de son jeune fils Perrault d’Armancourt.

Académicien sérieux, écrivant des « billevesées » (vraie faute de goût), il prit part à la Querelle des Anciens et des Modernes. Les Anciens tels Boileau, Racine… faisaient l’éloge du beau intemporel et Perrault, avec ses histoires du temps passé, entendait joindre le plaisir, à l’instruction sous-tendue par une morale.

 

Perrault nous fait découvrir que le merveilleux est consubstantiel à l’humanité, cf. les mythes, les fabliaux… Dans ses contes, chaque animal ou monstre révèle un trait caractéristique du comportement humain. Ainsi du chat qui incarne le courtisan ; ainsi du loup qui incarne l’homme prédateur dans ce conte d’avertissement pour les petites filles ; ainsi des fées qui représentent le « fatum », le destin. On revisite des lieux stéréotypés : la cabane et le village, lieux de pauvreté, le château, lieu de domination, la forêt, lieu magique que l’on traverse comme on traverse des épreuves. Perrault ne fait pas de psychologie, ses scénarii sont symboliques : c’est une réflexion sur la société, sur la famille et leurs violences même sexuelles. Les enfants garçons sont des héros, les enfants filles sont des êtres fragiles ayant besoin d’une fée pour marraine.

 

En 1862 Gustave Doré, peintre, graveur, illustrateur publie Les contes de Perrault illustrés de ses lithographies. Neuf contes sont ainsi « refaits » par sa sensibilité et son regard : la forêt y occupe une place importante. Dans le petit poucet la puissance végétale et minérale de la forêt accentue la fragilité de l’enfant. Dans le petit chaperon rouge le loup se fond dans la forêt. Dans la belle au bois dormant la forêt apparaît comme une nuit psychologique…

 

Au XVIIème siècle « l’enfance » n’existait pas : Charles Perrault n’a jamais voulu endormir les enfants avec de belles histoires. Le conte, matériau populaire, lui permettait d’introduire une moralité, « ce qu’il fallait faire ». Il fut un écrivain philosophe qui utilisa le merveilleux pour éduquer.

 

 

 

EG-D

 

 



11/10/2019
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