UTL - Sortie "Entre terre et mer" : Découverte de deux cités léonardes complémentaires St Pol de Léon et Roscoff le 27 mars 2018
UTL - Sortie "Entre terre et mer" Découverte de deux cités léonardes complémentaires St Pol de Léon et Roscoff
Une première étape nous a conduits à l'église de St Pol de Léon. Elle est dédiée à Saint Pol-Aurélien qui, d'après la légende, serait un moine venu du Pays de Galles pour évangéliser Occismor (ancien nom de Saint-Pol-de-Léon) et les Osismes vers 525, et qui aurait été le premier évêque de la ville. L'église fut détruite et reconstruite à plusieurs reprises. Ses flèches nord et sud, le portail ouest et les voûtes de la nef, en pierre calcaire de Caen acheminée par voie maritime jusqu'à Roscoff et Paimpol, sont érigés jusqu'en 1334, année de sa consécration. Elle fut incendiée, tout comme la ville, par les anglais en 1365, avant d'être à nouveau reconstruite.
La façade est dominée par deux flèches polygonales, hautes près de 50 m. L'intérieur présente trois nefs. Le choeur est entouré d'un déambulatoire. L'édifice recèle de nombreuses œuvres d'art remarquables et abrite une multitude de curiosités artistiques présentées par Philippe Abjean (à l'origine de la relance du Tro Breizh et de la création de la Vallée des Saints) :
- l'orgue, classé monument historique, comporte 2118 tuyaux
- dans le chœur, 66 stalles de chênes du 16 siècle, chef-d'œuvre de menuiserie
- au-dessus de l'autel, un précieux ciborium en bois. En forme de crosse, il est l'un des rares ciborium encore en place dans une église. Il abritait le ciboire contenant la Sainte Eucharistie pour assurer la conservation des hostie"
- derrière une grille, un ensemble de 34 «boîtes à chef» en bois, contenant le crâne de défunts. Cet ensemble porte le nom poétique des "Etagères de la Nuit" : peintes avec le nom du mort, elles rappellent la coutume, en usage jusqu’au 19e siècle, qui consistait à exhumer les squelettes au bout de cinq ans pour faire place aux nouveaux défunts. On déposait les os dans le charnier et les crânes étaient enfermés dans des petites boîtes percées d’ouverture puis remis aux famille.
- les reliques de St Pol Aurélien, de nombreux tombeaux d'évêques de St Pol de Léon,
- la dalle de Marie-Amice Picard marque l’emplacement où est inhumée l’une des figures les plus extraordinaires de toute l’histoire du mysticisme. Décédée en 1652, cette mystique est restée près de vingt ans sans prendre de nourriture, autre que l'Eucharistie.
- retable, baptistère octogonal en bois, vitraux...
Puis nous sommes partis à la découverte de «Légumes Project» à la ferme à la ferme de Kerguelen à St Pol de Léon. Cette maison d'interprétation est située au sein de la ferme de Kerguelen, une ferme légumière en culture biologique sur 13 hectares, labellisée Programme National pour l'Alimentation. Un lieu unique. Le propriétaire de cette ferme organise et planifie sa production sur le sol particulier de la zone légumière du Léon. Il utilise ses propres semences et plants et privilégie les variétés rustiques pour le goût, respecte la saisonnalité et la rotation des cultures en faveur de la vie dans le sol. Il cultive en pleine terre, et réimplante les haies et talus qui favorisent la biodiversité et protègent de l'érosion des sols.
Après le déjeuner dans le superbe cadre de Kérisnel, nous partons vers Roscoff et la visite guidée de l'entreprise Algoplus. C'est dans cette baie que se trouve la plus grande concentration d'algues au monde. Ainsi l'entreprise récolte et transforme le produit riche en vitamines, ologo-éléments, minéraux, antioxydants et fibres. Elle les commercialise séchées et les valorise aussi avec des recettes de conserves de la mer à base d'algues et de poissons achetés à la criée en fonction des apports, ou encore des produits cosmétiques. Monique Poulet et Michel Perzinsky ont entrepris cette aventure en récoltant eux-mêmes les algues à la brouette en 1993.
Puis notre déambulation lors de la visite libre de Roscoff, nous a permis de découvrir ou redécouvir les riches demeures des commerçants ou corsaires érigées à partir du 16e siècle et au 17e siècle. A la fin du 19e siècle, à l'arrivée du chemin de fer elle acquiert une vocation de santé avec la thalassothérapie. La ville doit une autre célébrité aux johnnies, ces cultivateurs partis vendre leurs oignons en Angleterre. Nous cheminons aussi vers l'église Notre Dame de Croaz-Batz construite vers 1520 à l'initiative des riches armateurs. Son clocher Renaissance est quasiment unique en Bretagne et ses façades recèlent notamment des caravelles sculptées, un cadran solaire. A l'intérieur sont à découvrir les autels, vitraux, le chemin de croix en émaux sur cuivre, la chapelle des albâtres. Notre attention a également été attirée par une plaque évoquant l'arrivée de Mary Stuart à Roscoff en août 1548, reine d'Ecosse, promise au futur roi François II.